La ville de Sighet n’a rien de particulier mais c’est une étape intéressante pour aller faire un saut
en Ukraine, plus particulièrement Solotvyne qui se trouve de l’autre côté de la
Tisa (rivière frontière entre les deux pays). C’est également un excellent
point de départ pour aller visiter les fameuses églises en bois, voir les
moulins à eau (scieries, distilleries) équipés éventuellement de machines à
laver naturelles (voir vidéo pour le fonctionnement), admirer les splendides
porches sculptés, et, déambuler dans le cimetière joyeux.


Avec Sighet (plus particulièrement la région des Muramures)
nous plongeons en pleine ruralité où les machines agricoles sont quasi
inexistantes pour ne pas dire inexistantes, le fauchage se fait à la faux, le
ramassage manuel, le stockage du foin se faisant toujours en meules que l’on
voit espars çà et là dans la campagne. C’est une région qui a su résister au
collectivisme communiste de Ceausescu en pratiquant une vie en autarcie
(élevage d’animaux, cultures jardinières…).

Les églises en bois les plus anciennes datent du XIVe siècle
mélangeant les styles gothiques et byzantins ce qui en fait un style à part
entière propre aux Muramures.

Le cimetière joyeux tire son nom des épitaphes inscrits sur
chacune des 800 tombes bleues, plus ou moins décolorées par le temps. Ces
épitaphes décrivent de façon humoristiques les défunts. De plus les médaillons
représentent l’activité professionnelle, un trait de caractère ou encore une
spécificité personnelle du villageois  et
ce dans un art naïf.

Pour finir, un incontournable de Sighet, le musée des
Victimes du communisme et de la Résistance situé dans l’ancienne prison de la
ville. Près de 600 000 roumains furent arrêtés et condamnés par le régime
communiste de 1945 et 1989. C’est à Sighet que fut éliminé la majeure partie de
l’élite intellectuelle (historiens, religieux et étudiants …) de Roumanie.